Ervaringsverhaal van een Franse dame, officiële briefwisseling.

zaterdag, 17 maart 2012 - Categorie: Verhalen

Stopumts ontving op 17 maart 2012 onderstaande Franstalige brief. Wij publiceren eerst de Nederlandse samenvatting van onderstaande brief, met dank aan onze Belgische collega's. Daaronder de originele briefwisseling:

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Getuigenis van een Franse veertigjarige vrouw.

Agnes is getrouwd, heeft 2 kinderen en werkt in het secretariaat van een overheidsinstelling waar ze zo'n 450 werknemers begeleidt.

Ze was kerngezond, tot januari 2009 tijdens haar vakantieperiode, alles veranderde. Plots kreeg ze last van hoofdpijn, spierstijfheid, misselijkheid enz.

Nadien, op werk, waar ze bestraald werd door Wifi, werd haar gezondheid nog veel meer ondermijnd. Na een week was het zonneklaar voor haar, dat dit was door de blootstelling aan elektromagnetische straling.

Toeval of niet, maar toen woonde ze nog maar 6 maanden in hun appartement, dewelke vlakbij verschillende gsm-antennes gesitueerd is. Heden woont ze nog steeds in dat appartement, omdat het om verschillende redenen niet mogelijk is om te verhuizen.

Haar eerste stappen tot verbetering bestond erin om hun DECT-telefoon te vervangen door een telefoontoestel met kabel, afschermingsmaterialen aan de ramen te bevestigen en de buren overtuigen hun draadloze toestellen zoveel mogelijk uit te schakelen.

Agnes laat zich tevens medisch begeleiden door Prof. Belpomme en Dr. Milbert, en ze heeft haar amalgaamvullingen laten vervangen enz.

Na verloop van tijd heeft ze wel een verbetering vastgesteld van haar elektrogevoeligheid, maar voorlopig is het zeker nog niet tot op een niveau dat ze een ''normaal leven'' kan leiden.

Op haar werk hebben ze haar klachten au sérieux genomen en een aangepaste werkplaats met minder Wifi-straling voor haar voorzien.

Bij haar getuigenis gericht tot de politici, voegt Agnes tevens haar medische rapporten. In een EEG-scan werd duidelijk de invloed van de nabijheid van een GSM-toestel aangetoond.

Agnes roept de politici op om rekening te houden met de talloze getuigenissen en benadrukt dat directe actie noodzakelijk is.

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Agnes XXXX

Paris le 8 mars 2012


Monsieur le Directeur Général,


Je souhaite me joindre à la campagne de témoignages qui vous est adressée.

Je suis Agnès XXXX, j’ai 40 ans aujourd’hui même, mon électrosensibilité est apparue en 2009 alors que j’avais 36 ans.

Je suis issue de l’ENA, je suis mariée, j’ai deux enfants et un grand nombre d’amis et de connaissances. J’occupe aujourd’hui le secrétariat général d’un établissement public où j’encadre environ 450 personnes. Je réfute ainsi par avance l’idée que les personnes « se disant électrohypersensibles » seraient des individus faibles, isolés, peu qualifiés et se sentant dépassés par les évolutions technologiques. J’étais tout à fait à même de mettre à profit les nouveaux moyens de communication à mon avantage, et, sans jamais y avoir été « accro », je les utilisais « comme tout le monde ». La jeune mère de famille que j’étais alors appréciait à leur juste valeur les dimensions pratiques et les gains de temps générés, en particulier, par le téléphone portable.

Je tiens également à préciser que j’avais une santé excellente, presque hors norme, un sommeil d’une qualité supérieure et un très bon système immunitaire me permettant d’échapper à toutes les épidémies courantes et saisonnières. Je n’étais pas non plus hypocondriaque, enchantée que ma bonne santé me dispense de visites chronophages chez les médecins.

Et, puis, en janvier 2009, tout a basculé. De façon diffuse chez moi, je me suis mise à ressentir des maux de tête que je n’avais jamais éprouvés (en forme d’ondes tranversant la tête), des tensions musculaires, des nausées et pertes d’appétits inexpliqués. Quand je suis retournée au travail à l’expiration de mes congés du nouvel an, je me suis trouvée dans l’open space en wifi, et là tout est apparu plus vite et plus fort : céphalées en casque, tensions très vives dans les membres, accélération du rythme cardiaque. J’ai compris ce qui m’arrivait quand je me suis rendu compte qu’une vive sensation pareille au contact d’une froide lame de couteau me faisait parfois me retourner brusquement, pour apercevoir, systématiquement, quelqu’un en train de se servir d’un téléphone portable, en particulier 3G.

C’étaient les ondes. Tous les symptômes se sont mis en place en une semaine. En quelques jours, je perdais le sommeil à la maison, m’endormant pour quelques secondes puis étant soudainement réveillée par une sensation comparable à une décharge électrique, et passant le reste de la nuit dans un état du type tétanie, les membres tout tendus. Par la suite, d’autres symptômes se sont ajoutés, notamment des brûlures dans les extrêmités (pieds et mains), et enfin un état permanent d’anxiété et d’irritabilité dont je ne saurais dire s’il est causé directement par l’exposition aux champs électro-magnétiques, ou simplement par le fait de souffrir en permanence sans possibilité de soulagement réel.


Pour moi, c’est l’augmentation massive des objets et réseaux « sans fil », notamment à l’occasion des cadeaux de fin d’année 2008, qui ont été le facteur déclenchant.

Je précise qu’au moment du déclenchement de la pathologie, j’habitais depuis 6 mois à mon domicile actuel, non loin de la porte Maillot et de la tour concorde Lafayette qui supporte un nombre effrayant d’antennes en tous genre (télé, TNT, répéteurs hertziens divers, SFR et plus récemment Free). Pour faire bonne mesure il y a aussi une antenne 3G Bouygues sur l’immeuble d’à côté et une antenne Orange en face.

A cause de mon travail et de mes charges de famille, il n’était pas envisageable de déménager (nous sommes lourdement endettés pour l’achat de l’appartement familial) ou, plus largement, de changer de vie. Vivant avec un mari et des enfants, je ne pouvais pas non plus radicalement transformer notre lieu de vie, par exemple avec un blindage total. Il fallait rester dans la vie normale. Je me suis donc contentée de mesures d’aménagement limitées (remplacement du téléphone DECT par un téléphone filaire, apposition de rideaux en tissu blindé sur les deux fenêtres (dont celle de notre plus jeune enfant) les plus exposés à l’antenne relais voisine. J’ai également plaidé auprès de mes voisins (c’est très fatiguant et humiliant) pour le remplacement du wifi par un raccordement filaire chez eux, ou l’arrêt du wifi quand ils ne l’utilisent pas.

Pour le reste, je mise tout sur les soins médicaux. J’ai heureusement trouvé des médecins indépendants, notamment le Pr Belpomme et surtout le Dr Milbert que je vois régulièrement, qui croient en l’existence de cette pathologie et tentent de la traiter. Je me soigne avec des oligo-éléments très sophistiqués et coûteux qui visent à renforcer les capacités de défense de mon organisme, à la débarrasser des polluants et métaux lourds qui peuvent l’affaiblir, à restaurer mon équilibre en neuro-transmetteurs, à éliminer des maladies à bas bruit type Lyme ou Borréliose. Je me suis aussi fait enlever mes amalgames dentaires, remplacés par des inlays en céramique. Tout cela coûte un argent fou, je dépense bien pour cela plus de 300 euros par mois, tout le monde ne peut pas se le permettre, rien n’est remboursé. J’ai une armoire entière pleine de médicaments que je dois prendre à tous les repas.

Aujourd’hui, mes symptômes ont régressé à un niveau non pas acceptable, mais permettant mon maintien dans mon milieu actuel. Je souffre tous les jours, notamment tous les soirs alors que je suis avec mes enfants et que je dois m’efforcer d’être douce avec eux. J’arrive à dormir quelque 6 heures par nuit, même si mon sommeil n’est pas aussi bon qu’avant (sauf à la campagne, naturellement) Maintenant, les symptômes sont essentiellement des tensions musculaires et une très désagréable sensation de « trembler de l’intérieur » : les organes, les muscles tremblent. Il est indécent que dire, comme on le dit trop souvent, que ces symptômes « se retrouvent dans la population générale » ; non, c’est très spécifique, au point qu’il n’y a pas de mot pour décrire cela. Parmi les déclencheurs de mes symptômes, je mets toutes les technologies sans fil (antennes, portables, DECT, consoles sans fil, etc) mais avec une nocivité particulière, me concernant, de la 3G et du wifi. Ce sont eux qui me font le plus de mal. Le wifi est intrinsèquement nuisible, quelle que soit la force du signal qui n’a pas besoin d ‘être très grande. Aujourd’hui, dans un appartement parisien, on capte une grosse vingtaine de réseaux alors même que les voisins immédiats n’en ont pas !!

Il n’y a pas de doute possible sur le facteur déclenchant de ces symptômes. Je peux dire à coup sûr quand le wifi de mes voisins du dessus, qu’ils ont pourtant désactivé mais qui se remet en marche à chaque redémarrage de leur « box » parce qu’il est activé par défaut, se remet en fonctionnement. Je monte alors les voir et nous partageons le constat…

Ma situation est aujourd’hui loin d’être enviable, et encore ne puis-je la maintenir que grâce à mon statut social et financier privilégie. Je tremble en pensant au sort de ceux qui n’ont pas tous les moyens dont je dispose.

J’ai continué à travailler, ayant pu être, dans mon précédent emploi, placée à un poste de travail sans wifi et ayant ensuite trouvé un poste dans un établissement sans wifi ni DECT. Mais mon intolérance restreint énormément mes futures capacités de trouver un emploi. Je n’ai pas déposé de dossier d’invalidité ou autre, en partie par conviction, en partie parce que je n’ai pas envie d’expliquer en vain ma situation à des autorités qui ne me croient pas.

Mais jusqu’à quand pourrai-je continuer de vivre à peu près normalement et d’élever mes enfants ? Je suis tributaire de décisions sur lesquelles je n’ai aucune prise. Qu’une nouvelle antenne s’installe dans mon environnement, que le wifi soit déployé à mon travail, qu’il vienne des voisins du dessus moins compréhensifs qui n’imaginent pas de vivre sans wifi, que tout simplement la 4G se développe, et ç’en est fini. Je devrai partir ou « sortir du micro-ondes ambiant » d’une manière encore plus radicale.

Je précise que j’ai suivi, pendant un an, une thérapie cognitivo-comportementale, censée « donner de bons résultats » dit-on sans citer aucun chiffre et aucune étude. Je peux affirmer que si elle permet, et encore très modestement, d’apaiser l’angoisse associée au fait d’être allergique à un phénomène invisible et en fort développement, véritable symbole de la modernité, elle ne résout pas le problème lui-même !! Elle traite en partie une conséquence du problème, pas le problème.

La réaction de l’entourage est ambivalente. Grâce à mon statut personnel (je suis une personne généralement reconnue comme sérieuse et digne de foi), on ne m’a pas traitée de folle, on m’a crue. Mais les gens ne mesurent pas ce que c’est, n’imaginent pas les souffrances physiques et morales, et n’envisagent pas de changer quoi que ce soit à leur propre comportement. J’ai eu le plus grand mal à convaincre mon mari d’éteindre son BlackBerry professionnel à la maison, quitte à se faire des petites sessions de consultation et réponse à ses messages. Pour les gens, tout reste comme avant, alors que le vie de l’EHS a basculé de façon invisible. L’EHS passe pour un capricieux, un gêneur… il dérange parce qu’il questionne chacun dans l’usage de ces merveilleux jouets électroniques dont on est fier de ne pas pouvoir se passer. Il est aussi particulièrement préjudiciable de ne pas pouvoir s’appuyer sur un quelconque discours public, lequel reste toujours dans le déni. « Mais i disent que ça n’existe pas », s’entend-on répondre.

Tout cela donne une vision bien particulière de la manière totalement irresponsable et irréfléchie dont on a déployé les technologies sans fil dans notre société, en créant des dépendances là où il n’y avait pas de besoin. Il est clair que le scenario du tabac, où l’industrie a réussi à créer une dépendance portant l’image de la liberté et a entretenu des bataillons de scientifiques voués à défendre l’innocuité, à embrouiller la polémique et à entretenir le doute, est en train de se reproduire.

Je suis choquée de la manière dont s’est créée la prétendue consultation sur l’électro-sensibilité, confiée à un praticien proche de l’industrie (amiante) et ouvrant son propos en affirmant qu’il n’y a pas de lien entre les symptômes et les ondes ! Partant de telles prémices, et en l’absence de toute recherche d’objectivation ou de facteurs causaux, la conclusion est déjà écrite : orientation en psychiatrie !! On s’est bien gardé de faire appel à l’expertise déjà accumulée par les médecins intéressés par ce problème, ou de s’appuyer sur le corpus pragmatique, très utile, amassé par les malades eux-mêmes…. Je me présenterai à cette consultation, à titre de témoignage, mais je refuse de participer au protocole et à cette mascarade. Il y a des choses à faire pour les EHS, leur destin n’est pas scellé : mais encore faut-il prendre leur maladie au sérieux.

Monsieur le Directeur Général, je veux croire en votre bonne volonté. Veuillez s’il vous plaît prendre en considération les différents témoignages que vous recevrez. Il se passe quelque chose de grave, partout dans le monde développé. Les pouvoirs publics ne peuvent pas se permettre d’être une nouvelle fois les derniers à réagir. Il faut agir, immédiatement, et différemment de tout ce qui s’est (non-) fait jusqu’à maintenant.

Je vous joins deux documents médicaux intéressants : l’EEG montrant une réaction à distance de mon cerveau à un portable activé à distance que je ne pouvais ni voir ni entendre, et un encéphaloscan montrant l’état d’irrigation de mon cerveau.

Je reste bien entendu à votre disposition pour tout complément d’information et vous prie d’agréer l’expression de mes sentiments les meilleurs.



Agnes XXXX.


COPIES A :
Monsieur le Président du comité de dialogue « radiofréquences et santé » à l’ANSES
Monsieur le Directeur Général de l’ARS Ile-de-France



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